Située dans la mer des Caraïbes, Cuba est découverte le 27 octobre 1492 durant le premier voyage de Christophe Colomb. Néanmoins, elle ne représente pas d’intérêt économique pour la couronne espagnole jusqu’en 1509, date du début de la recherche de l’or. Les premiers débarquements de conquistadors dans la zone la plus orientale du pays se produisent en 1511. Là, s’affrontent les Espagnols ayant un système économique féodal, aux communautés primitives des aborigènes vivant sur l’ensemble du territoire. L’extermination de la presque totalité de ces aborigènes, soumis à une exploitation physique très dure pour le lavage de l’or, explique que les valeurs musicales inhérentes à cette culture ne se soient pas transmises. Nous connaissons très peu la culture des « syboneyes » (l’ethnie la moins représentée) qui n’avait pas dépassé le stade du paléolithique. Les Tainos, véritables maîtres de l’île, appartenaient à la grande famille des Araguacos d’Amérique du Sud.
L’immigration espagnole venue des différentes zones de la péninsule s’accroît peu à peu, stimulée par l’or trouvé durant les premières années d’existence de la colonie. Des esclaves venus d’Afrique sont amenés à Cuba pour se substituer à la population aborigène en phase d’extermination. Comme les Espagnols, les Africains constituent un groupe hétérogène, multi-ethniques : lucumi, congo, carabali, arará, mina, mandinga, etc.
Aux XVIème et XVIIème siècles, l’économie de l’île est très précaire. Il ne reste presque plus d’or, l’agriculture sert à l’autoconsommation et au ravitaillement des flottes qui transitent d’un continent à l’autre. A cela, s’ajoutent les attaques constantes des corsaires et pirates qui rendent la vie de la colonie insupportable.
Le peu de développement économique durant cette période limite également les avancées culturelles. Le seul fait marquant est la rencontre des cultures européennes et africaines et plus particulièrement dans le domaine musical.
Depuis le XVIIème siècle, on peut parler d’une population créole née à Cuba : tout d’abord, mélange entre les péninsulaires et les premiers immigrants des îles Canaries, puis du métissage avec les aborigènes et plus tard avec les « nègres » africains.
Dans de nombreuses archives paroissiales datant du milieu du XIXème siècle, on retrouve encore la trace des aborigènes, alors que bon nombre d’historiens pensaient qu’ils avaient été exterminés. (Notamment dans la zone Est du pays : Siguani, Bayamo, el Caney, Baracoa, Olguin). C’est durant cette période que l’on note l’arrivée d’une population asiatique, la plupart, du Sud de la Chine et des Philippines, pour travailler. Plus tard, plusieurs milliers de Chinois venus de Californie s’installeront dans la zone urbaine de l’Ouest de Cuba (la majorité étant des hommes).
Après la guerre d’indépendance de 1895-1898, le pays traverse une crise économique et démographique. Le besoin de main d’œuvre ouvre le pays à une immigration massive, surtout hispanique et antillaise.
La crise économique mondiale provoquée par la guerre de 14-18, et la Révolution d’octobre 1917 en Russie, amènent à Cuba des groupes importants d’Anglais, Italiens, Français, Russes, Hollandais, Lituaniens, Hongrois, Roumains, Portugais, Japonais, Palestiniens, Indous, Mexicains, Portoricains, Nord-Américains. Au début du XXème siècle, on compte près d’un million deux cent mille immigrés.